jeudi 30 août 2012

Le jour où j'ai vendu mon âme, et l'ai récupérée. #EDC - 1

Aujourd'hui, c'était la rentrée à l’École de la Communication. 

Me voilà partie pour deux ans de master communication à Sciences Po Paris. Cependant, comme la bataille idéologique c'est important, je continuerai d'appeler cet IEP de Paris, l'IEP. Original. Sciences Po c'est "juste" la marque déposée. Je vous expliquerai pourquoi et à cause de qui un de ces jours. L’École de la Communication donc. Le Master Communication. Cela semble évident. Pourtant la réalité est pleine de subtilités qui ont leur importance : j'aurais aussi pu être en english track, ou en double-master avec l'université de Fudan en Chine, voire rejoindre le master marketing... Comme toutes ces filières me vendent du rêve - beaucoup - je m'en suis tenue à la formule classique.

L’École de la Communication, je vais la renommer #EDC dans ce blog. Histoire d'aller plus vite. En espérant également réussir à en faire un hashtag. D'abord pour combattre ma solitude sur twitter, ensuite car cela me semble tout à fait dans l'esprit très corporate de la maison. Le franglais est un signe distinctif. 
Pour vous mettre dans l'ambiance, le premier devoir à rendre durant l'été  c'était le CV. Afin de  l'ajouter au "CV Book de la promo". Cette invention géniale part du constat que Facebook ne nous permet pas déjà de chercher n'importe quelle information sur n'importe qui. Je ne parle même pas de Linkedin concernant l'expérience professionnelle. Touuuuute la promo se promène donc avec un énorme fascicule relié, contenant les précieux CVs des petits camarades. Choupi, n'est-ce pas ?

Le plus intéressant reste néanmoins les impressions et les messages reçus des étudiants qui n'étaient pas à l'IEP en premier cycle. De quoi faire exploser la petite bulle de Saint Germain...

"Il y a beaucoup de posh ?"
"Pardon ?"
"De bourgeois."
"Oh, bah une fille qui venait de Russie, parlait couramment quatre langues et a fait 8 stages dans le domaine du luxe... Entre autres. J'ai peur."

"Je suis là depuis ce matin. Je me sens grosse, moche, mal habillée et conne."

C'est l'énorme inconvénient du CV book. Ca fait complexer cette saloperie. Entre ceux qui parlent plusieurs langues, sont photographes/illustrateurs/graphistes, viennent d'écoles absolument dingues, écrivent des articles dans la presse si ce ne sont pas des romans ou des pièces de théâtre. Overdose. J'avais envie d'aller voir ceux qui débarquaient pour la première fois et de leur dire que c'est normal d'être perdus, troublés, légèrement écœurés. Au bout de trois ans, j'avais presque oublié ce sentiment, à force de faire un distingo presque total entre ma vie étudiante et celle de militante. L'activité de syndicaliste qui m'amène dans les universités, où la population étudiante est bien plus représentative. Ces barrières mentales m'empêchaient de voir mes amis de l'IEP comme faisant partie de ce grand ensemble où les frais d'inscription s'élèvent jusqu'à 10100 euros, les boursiers sont un peu moins de 30% etc. Alors oui, nous sommes tous étudiants. Nous aspirons tous à l'autonomie, à de bonnes conditions de vie et d'études... Mais aujourd'hui je me suis souvenue de la hauteur de la barrière qui sépare les "grandes écoles" et le reste de l'Enseignement Supérieur. Je me rappelle le pourquoi du comment de la mauvaise image que les gens peuvent avoir de "nous".

Promis, l'image est très différente de la réalité. Promis, nous ne sommes pas tous des caricatures. 
Promis, contre cette barrière je cherche une massue toujours plus grosse. (Si quelqu'un sait où je peux trouver un peu de C4 sinon...)

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